Paris est une fête !
J&L Histoire
Pour cette nouvelle année, J&L vous emmène faire la fête et mener la vie de Bohème à Paris !
Si Paris est devenue la Capitale la plus visitée au monde c’est bien grâce à ses soirées outrancières et légendaires. Avant et après la Grande Guerre, le quartier de Montparnasse a vu débarquer des artistes du monde entier et naître de nombreux établissements devenus aujourd’hui mythiques. Jeunes, bien souvent pauvres mais avec du talent à revendre, ces artistes font partie de l’Ecole de Paris ou de la Lost Generation. Si les époques se suivent, la fête se déplace, quant à elle, de Montmartre à Saint Germain des Prés en passant par Montparnasse. Paris,lieu immuable de liberté et de création? C’est certain !
De Montmartre à Montparnasse : l’exode des artistes
La vie de Bohème a néanmoins commencé dans un autre quartier, sur une autre butte, celle de Montmartre. Hors des limites de Paris jusqu’à 1860, il est bien moins cher de venir s’encanailler, boire et même vivre dans ce village limitrophe. Attirant ainsi plusieurs générations d’artistes de Renoir à Picasso. C’est d’ailleurs ce dernier, au début du XXème siècle, qui décide de quitter le Bateau-Lavoir et d’emprunter la toute nouvelle ligne de métro pour traverser la capitale jusqu’à Montparnasse encore peu fréquenté. L’exode a commencé : Modigliani, Juan Gris, Brancusi, Fernand Léger, Apollinaire… peuplent alors les ateliers communautaires et les académies de la rive gauche. Tous jeunes et tous aimant se retrouver pour échanger, l’alcool coule à flot et la drogue (l’éther) se distribue aisément. Ce sont des fêtes mémorables dont Paris résonne encore. On fréquente le Dôme, la Rotonde et la Closerie des Lilas.
L’Ecole de Paris, un nouvel état d’esprit
Viktor Libion, directeur de la Rotonde, a l’idée d’installer une terrasse pour que ses consommateurs les plus pauvres puissent rester aussi longtemps qu’ils le veulent autour d’un simple café… Il accepte même d’être payé en simple dessin dont les murs sont alors tapissés. S’ils s’endorment, les serveurs ne doivent pas les réveiller. Les disputes sont courantes, issues de polémiques, artistiques ou autre, mais souvent alcoolisées, et la coutume veut que même s’ils en viennent aux mains, la police n’est jamais appelée ! C’est par exemple Marc Chagall, Moïse Kisling, Chaïm Soutine, Tsugouharu Foujita, Ossip Zadkine, Shana Orloff, Kris Van Dongen, Jean Cocteau, Léopold Zborowski ou Maurice Utrillo encore Amedeo Modigliani qui s’attablent. Ils forment un mouvement artistique à part, l'École de Paris. Ce n’est pas un style qui les unie mais une volonté ! Ce désir de créer une modernité, un art d’avant-garde.
Viktor Libion, directeur de la Rotonde, a l’idée d’installer une terrasse pour que ses consommateurs les plus pauvres puissent rester aussi longtemps qu’ils le veulent autour d’un simple café…
Années folles : le besoin de vivre intensément
Ce petit monde se voit un peu dispersé pendant la Grande Guerre, qui appelle certains au front alors que d’autres sont réformés. Ceux qui restent poursuivent leur entreprise de création. L’après-guerre ne fait que renforcer ce besoin de vivre ardemment et intensément, brûlant la vie par les deux bouts pour beaucoup. C’est ainsi que démarrent les Années Folles ! On revient du front, on continue de peupler les cafés et les nouveaux American Bars et une nouvelle génération d’artistes débarque venue également des Etats-Unis comme Man Ray, Francis Scott Fitzgerald ou Hemingway.
Deux auvergnats, dont l’ancien patron du Dôme, Ernest Faux et René Lafon, ouvrent en 1927 un café concurrent au Dôme et à la Rotonde, toujours portant nom évocateur du carrefour Vavin : la Coupole ! Le soir de l’inauguration, la marque de champagne Mumm envoie 1500 bouteilles, toutes absorbées avant minuit par les 2500 invités. Si bien, que l’on affrète des taxis pour aller chercher de nouvelles bouteilles au bureau rue de la Paix. Au-delà même de la boisson, plus de 10 000 canapés, 1000 saucisses, et 800 gâteaux sont mangés en une nuit ! La police doit intervenir au petit matin afin de déloger les derniers fêtards qui ne veulent pas rentrer chez eux. La Coupole est si légendaire que Hemingway en immortalise l’atmosphère dans Paris est une fête.
“Le soir de l’inauguration, la marque de champagne Mumm envoi 1500 bouteilles, toutes absorbées avant minuit par les 2500 invités. “
Paris, une ville où fête rime avec amour et liberté
Ce sont ces générations de la Bohème artistique parisienne qui laissent une empreinte indélébile sur la capitale française, et ce ne sont pas les années 40 qui démentent la légende. En 1947, à Saint-Germain des Prés, on ouvre le Tabou où le jazz est roi et où se côtoient Boris Vian, Jean-Paul Sartre, Simone de Beauvoir, Juliette Gréco, Jacques Prévert, Simone Signoret, Yves Montand, Jean Cocteau ou encore Miles Davis. Ce sont ainsi les rumeurs des folles nuits de ce club qui attirent les premiers touristes dans ce quartier et en font un arrondissement iconique incontournable pour nos visiteurs.
"La cave du club Tabou à Saint-Germain-des-Prés à Paris en 1950, l’endroit idéal pour faire la fête jusqu’au petit matin!"
C’est ainsi grâce à ces artistes, à leurs excès, leur talent, leur besoin de vivre intensément que Paris est aujourd’hui toujours auréolée de cette image de ville artistique, ville de l’amour et surtout ville de la liberté !
Jessica T.